Ce que je cherche
“ Si je dois poser des mots sur mon théâtre, sur mon désir de fabriquer, je dis :
Je veux donner la première place aux acteurs. Leur laisser l'espace, les mots, les corps pour se déployer, pour venir éveiller les sens et la raison.
Ce sur quoi je ne lâcherai rien, c'est l'intelligence des textes, des mots choisis par les auteurs, les autrices que nous choisissons de défendre. Je veux un théâtre rythmé, plein de silences, plein de rebonds, de contretemps. Des milliers de sens cachés derrière un mot, des situations complexes qui se dessinent et avec lesquelles nous jouons sur les attentes et les désirs des spectateurs.
Je veux aussi un théâtre débarrassé, un théâtre presque vide. Un théâtre proche des spectateurs tant par les dispositifs créés que par le mode de jeu où nous jouons à montrer la fabrication que nous inventons ensemble.
Je veux un théâtre du petit, de l'infime où le moindre geste est un événement. Mais je veux aussi un théâtre de la fougue, de sentiments extrêmes, qui vient nous chercher loin et profond.
Je veux un théâtre drôle et intelligent : un théâtre qui, dans le même temps, peut profondément te faire te poser des questions sur notre monde et qui par les émotions peut te ramener à ton enfance.
Je veux un théâtre qui se mouille. Un théâtre qui n’est pas politiquement correct, un théâtre qui s’empare frontalement de problématiques qui me touchent, qui m’inquiètent, qui me mettent en colère, et que je veux partager avec cette assemblée éphémère que l'on forme ensemble, le temps du spectacle. Un théâtre d’aujourd’hui et maintenant pour parler du monde à celles et ceux qui l’habitent. ”